La gestion des déchets issus des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) est une priorité importante pour la gestion environnementale. Étant donné que depuis 2004, plus de trois milliards de MII ont été envoyées dans des pays où le paludisme est endémique, il est certain que de grandes quantités de plastiques provenant de ces moustiquaires restent dans l’environnement, en particulier en Afrique subsaharienne. La création d’une économie circulaire basée sur ces plastiques est une réflexion contemporaine en phase avec les préoccupations environnementales liées aux déchets des MII. Le Dr Jean-Marc Ricca, CEO de BASF Afrique de l’Ouest, souligne : « BASF s’engage à jouer un rôle de catalyseur dans la création d’une économie circulaire pour les moustiquaires imprégnées d’insecticide en fin de vie (EOLIN) au Nigeria et dans d’autres pays ».
En avril 2022, BASF a commandé une étude exploratoire pour comprendre les attitudes et perceptions des foyers par rapport aux EOLIN. C’était la première étape d’une série d’activités planifiées en vue d’élaborer un cadre pour une gestion des déchets des MII fondée sur des données probantes. L’étude a révélé qu’environ 50 % des foyers conservaient leurs « vieilles » moustiquaires, qui n’étaient plus utiles pour la prévention du paludisme. L’étude a également révélé que les foyers qui ne conservaient pas leurs vieilles EOLIN s’en débarrassaient principalement en les brûlant en plein air ou en les jetant avec les ordures ménagères, deux pratiques déconseillées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison de leur impact potentiellement néfaste sur l’environnement.
La preuve de concept (PC) pour une gestion des MII fondée sur des données probantes a été programmée pour être mise en œuvre durant la campagne de distribution de masse de MII dans l’État de Cross River, qui s’est déroulée en mai-juin 2023. Afin de mener à bien les processus PC, BASF a collaboré avec les programmes nationaux et d’État de lutte contre le paludisme, l’United States President’s Malaria Initiative (PMI) et ses partenaires de mise en œuvre de la campagne, Global Health Supply Chain Programme – Procurement and Supply Management (GHSC-PSM) et Breakthrough Action – Nigeria (BA-N).
La PC visait à déterminer la faisabilité opérationnelle d’un exercice de collecte des EOLIN, à déterminer le rendement potentiel à tirer d’un processus de collecte non incitatif, à identifier les ressources locales pour d’éventuelles initiatives de recyclage, ainsi que les ressources nécessaires pour mener une collecte des EOLIN à l’échelle d’un district, d’une province ou d’une nation. La collecte des EOLIN s’est déroulée du 17 au 27 juin 2023 dans 25 points de distribution/collecte désignés à Akamkpa et dans les zones de gouvernement local (LGA) de Calabar South.
BASF a collecté un total de 3 811 kg de déchets associés aux MII, principalement sous la forme d’emballages en plastique pour les 63 530 MII distribuées aux foyers dans les 25 points de distribution d’EOLIN dans les deux LGA. Cette pratique a ainsi contribué à la gestion efficace des déchets de plastique durant la campagne.
Malheureusement, seulement 241 EOLIN ont été collectées au cours de l’exercice. Voici pourquoi certains foyers ont conservé leurs vieilles moustiquaires : l’information liée la restitution des vieilles moustiquaires ne leur est pas parvenue ; ils n’ont pas reçu de carte de moustiquaire et donc de nouvelle MII ; ils continuent d’utiliser leurs vieilles moustiquaires à des fins diverses, par exemple pour protéger les cultures.
On estime que 120 tonnes de plastique ont découlé des plus de deux millions de MII distribuées dans l’État de Cross River. Le recyclage de ces EOLIN permettrait d’en tirer une valeur marchande estimée à 32 000 USD.
Parmi les principales réalisations de la PC, citons la démonstration de la faisabilité opérationnelle d’un exercice de collecte des EOLIN, l’association d’un exercice de collecte des EOLIN à une campagne de distribution de masse de MII ainsi que la possibilité de collecter tous les déchets de plastique de la campagne et de les recycler au lieu de les brûler et de les enfouir comme c’est le cas actuellement.